LA LITTERATURE AU CYCLE III


Longue vie aux Dodos

Dick King-Smith Folio Cadet

(Gallimard Jeunesse)

Classe de Gilbert Cottin - Amplier

1)      Connaître l’œuvre

Titre : Longue vie aux Dodos 

Forme littéraire : Roman illustré

Genre littéraire : Roman

Justification du choix de l’œuvre :

Livre facile à lire, drôle, propice à des débats (les animaux disparus ou en voie de disparition, l’impact de l’homme sur le milieu naturel, la solidarité), propice à l’observation des différences entre le texte littéraire et le texte scientifique.

Résumé :

Les dodos sont de gros oiseaux lourds et malhabiles qui peuplent une île de l’océan Indien. Cette île semble être le Paradis sur terre tant la vie y est douce et agréable. L’arrivée de pirates, l’apparition d’un typhon mais surtout l’invasion de rats sur l’île, à la suite du naufrage d’un bateau, amènent la terreur pour ces volatiles. Guidés par un perroquet, lui aussi rescapé du bateau, quelques dodos parviennent à fuir sur une barque, évitant ainsi l’extinction de l’espèce dévorée par les rongeurs. Après plusieurs jours d’errance sur l’eau, les dodos découvrent une nouvelle île : ils vont pouvoir s’y installer et vivre en paix.

 

2)      Analyse pour une lecture littéraire

Dick King-Smith est né à Bitton, un village du Gloucesterchire. Très jeune, il commence à écrire de la poésie et des histoires drôles. Il a écrit son premier livre pour la jeunesse à l'âge de cinquante-quatre ans et en a écrit depuis plus de soixante. Dick King-Smith a exercé de nombreux métiers, tour à tour soldat, fermier et instituteur. Ayant trouvé la gloire à l'âge d'être grand-père, il est l'un des auteurs les plus populaires et les plus lus.

Le récit, découpé en courts chapitres, est alerte, souvent drôle. Il présente des oiseaux caricaturalement humains, opposant à la violence, naïveté, défaitisme ou croyance dans un sauveur universel, représenté ici par le perroquet nommé Sir Francis Drake et vainqueur de l’armada de rats conduite par la mère, Lucrézia Borgiac ! C’est un livre qui offre plusieurs niveaux de lecture, qui appelle à la lecture ou la relecture d’ouvrages classiques, de l’aventure maritime rondement menée à la parabole humaine ouverte aux débats.

 

3)      Séquençage

 

Extraits

Objectifs

Types de lecture

Activités

1.1

1ère de couverture + table des matières

 

Déterminer le genre de l’œuvre, son titre

Lecture silencieuse

Hypothèses

Préciser lieu, personnages

1.2

Chapitre 1

Ecouter, comprendre

Lecture offerte

Ecoute du texte

Répondre à des questions

2.1

Chapitre 1

Lire, comparer texte littéraire et scientifique

Lecture silencieuse

Trouver les différences, les points communs

2.2

Chapitre 1

Ecrire un texte scientifique

 

Ecrire

3.1

Chapitres 2 à 4

Ecouter, comprendre

Lecture offerte

Ecoute du texte

Répondre à des questions

4.1

Chapitres 5 à 7

Ecouter, comprendre

Lecture offerte

Ecoute du texte

Répondre à des questions

4.2

 

Ecrire la suite

 

Ecrire

5.1

Chapitres 8 à 12

Ecouter, comprendre

Lecture offerte

Ecoute du texte

Répondre à des questions

5.2

Epilogue

Lecture, débat

Lecture silencieuse

Lire, débattre

4)      Développement des séances de lecture littéraire

 

·        Séance 1 :

Etape 1

1ère de couverture

 

Déterminer le genre de l’œuvre, son titre

Lecture silencieuse

Hypothèses

Préciser lieu, personnages

Distribution d’une copie de la 1ère de couverture

Observation

Décrire ce que l’on voit :

Texte : Titre (qu’est-ce qu’un dodo ?), auteur, illustrateur, collection

Illustration : 2 oiseaux et leur petit, les décrire (peuvent-ils voler), leur attitude, le lieu (bord de mer, île), le bateau à l’arrière plan (situer l’époque), un rat dont la tête apparaît.

 

Etape 2

Chapitre 1

Ecouter, comprendre

Lecture offerte

Ecoute du texte

Répondre à des questions

Lecture offerte du chapitre 1

Trouver quels sont les personnages.

Vérification des hypothèses de l’étape 1 : lieu, époque, …

Donner un titre pour ce chapitre, le justifier :

Référence au mariage, à la description des Dodos, à l’arrivée du vaisseau

 

·        Séance 2 :

Etape 1

Chapitre 1

Lire, comparer texte littéraire et scientifique

Lecture silencieuse

Trouver les différences, les points communs

Lecture silencieuse de la fiche (annexe 1)

Répondre aux questions suivantes sur le cahier :

Quels textes n’apportent aucune information sur l’ours ? A quoi servent-ils ?

Quels écrits servent à se documenter sur l’ours ?

Quels sont les éléments qui permettent de les reconnaître ?

Définition du texte scientifique

 

Etape 2

Chapitre 1

Ecrire un texte scientifique

 

Ecrire

A partir de la copie du chapitre 1, écrire un texte scientifique présentant le Dodo. (travail par groupes)

 

·        Séance 3 :

Etape 1

 

 

 

 

Corrections des textes produits lors de la séance précédente. (Utilisation du rétroprojecteur)

 

Etape 2

Chapitres 2 à 4

Ecouter, comprendre

Lecture offerte

Ecoute du texte

Répondre à des questions

Lecture offerte des chapitres 2 à 4

Pour le chapitre 4 : lire jusqu’au bas de la page 34 « …il n’y avait plus aucune trace. » avec pause anticipatrice et interprétative après chaque fin de chapitre.

Puis terminer la lecture du chapitre.
Séance 4 :

Etape 1

Chapitres 5 à 7

Ecouter, comprendre

Lecture offerte

Ecoute du texte

Répondre à des questions

S’appuyer sur la table des matières pour introduire les chapitres 5, 6,7 qui seront lus par le maître avec pauses pour débats : - les forces du Mal renaissent sous formes de rats qui organisent un génocide (cf. : note du ministère)

Lecture des chapitres 8 et 9 par le maître.

 

Etape 2

 

Ecrire la suite

 

Ecrire

Ecrire : le voyage en bateau

 

·        Séance 5 :

Etape 1

Chapitres 8 à 12

Ecouter, comprendre

Lecture offerte

Ecoute du texte

Répondre à des questions

Lecture du chapitre 10 jusqu’à la fin par le maître, et débat.

 

Etape 2

Lecture, débat

Lecture silencieuse

Lire, débattre

Lecture, débat

Lecture silencieuse par groupe de la photocopie de l’épilogue.

Organiser d’un débat

Réfléchir aux forces du Mal que représentent les rats. Ces forces s’opposent au Paradis évoqué au début de l’histoire.

Réfléchir sur les attitudes des dodos : leur incapacité à comprendre autre chose que ce qu’ils ont déjà vu (ce qui est d’ailleurs dangereux pour eux), leur incapacité à évoluer pour mieux se protéger puisque, même sur la nouvelle île, l’espèce garde les mêmes caractéristiques, avec les mêmes travers.

 

Annexe 1

Le secret de l'ours

 

Deux amis, un jour, traversaient la forêt. Soudain, un ours sortit des broussailles. L'un des hommes, plus rapide, prit la fuite et se réfugia au sommet d'un arbre. L'autre, plus lent, n'eut que la ressource de se jeter à plat ventre et de faire le mort. L'ours s'approcha de lui et se mit à le renifler. Le malheureux, à moitié mort de peur, retenait son haleine. L'ours lui lécha le visage, resta un moment immobile et repartit dans la forêt.

 

Quand l'ours eut disparu, le deuxième homme descendit de son arbre et s'approcha en riant de son ami.

«Alors, lui dit-il, quel est donc ce secret que l'ours te murmurait à l'oreille?

- Il me disait que ceux qui abandonnent leurs compagnons dans le danger sont de bien méchantes gens. »

 

D'après les contes de l'oncle Vania

 

Les oursons restent-ils longtemps avec leur mère?

 

En hiver, l'ourse met au monde de un à quatre oursons. Les petits grandissent à ses côtés, jusqu'à l'âge d'un an et demi. Ainsi, la reproduction chez les ours n'a lieu que tous les deux ans, vers mars - avril.

 

À la naissance

En venant au monde, les oursons ne sont encore que des petits foetus pas terminés. D'instinct, ils se cramponnent à l'une des mamelles de leur mère et, au chaud contre sa fourrure, tètent en permanence.

Leur mère est encore plongée dans le sommeil de l'hibernation, mais elle reste consciente de la présence de ses petits.

 

Première sortie

Quand ils sortent de la tanière, leur mère leur apprend à se nourrir, à chasser. Puis, ils hibernent avec elle au retour des premiers froids. Au printemps suivant, devenus presque adultes, ils partent chacun de leur

côté, solitaires.

 

OURS BRUN (Ursus arctos)

 

L’ours brun est le plus gros carnassier européen. Il peut peser jusqu’à 350 kg. Il vit dans l’épaisseur de la forêt de montagne et du pied des montagnes. Sa tanière est une grande cavité sous un arbre abattu ou dans une caverne. C'est là que la femelle donne naissance, habituellement en janvier, à 2 ou 3 petits, parfois même 5, qui ouvrent les yeux, quatre à cinq semaines après.

La mère s'en occupe attentivement. Elle ne quitte pas la tanière pendant plusieurs semaines et vit de sa graisse sous-cutanée.

Elle sort les oursons pour la première fois au bout de quatre mois. L'ours brun est un omnivore. Il se nourrit de fruits de la forêt, de racines, d'invertébrés, d'œufs d'oiseaux, de mammifères, d'oiseaux, de reptiles et souvent de charognes.

Il attrape adroitement les poissons, mais sa friandise préférée est le miel des abeilles.

 

Oreilles d’ours

 

·        1 oeuf

 

·        1 verre de sucre fin

 

·        1 verre de farine

 

·        50 g de beurre

 

·        Mélanger longuement l'oeuf et le sucre.

 

·        Ajouter la farine.

 

·        Faites fondre le beurre dans une poêle. Versez-y la pâte et laissez cuire à feu doux,

 

·        Faites griller 2 minutes au four.

 


 

Annexe 2

CHAPITRE 1

La demande en mariage

- Oh, Béatrice, s'écria Bertie, vous êtes sans nul doute la plus belle dodo du monde !

Le monde entier, pour les dodos, n'était qu'une minuscule île au milieu de l'océan Indien. Les dodos n'existaient nulle part ailleurs - ce qu'ils ignoraient.

Cette déclaration se situait (ce qu'ils ne savaient pas non plus) en 1650 et précédait (ce qu'ils ignoraient également) l'extinction totale des dodos, ou ce qu'on croyait être, jusqu'à maintenant, leur extinction totale.

Aux paroles de son ami, Béatrice se rengorgea de plaisir. Elle pencha le cou, car elle était un peu plus grande que lui, et, du bout de son long et bizarre bec crochu, lui gratouilla le sommet du crâne.

— Je parie que vous dites cela à toutes les filles, dit-elle avec douceur.

— Sûrement pas ! dit Bertie.

Il regarda alentour l'immense troupeau de dodos occupés à se nourrir le long de la plage, éventrant crabes et coquillages de

leur bec, qu'ils utilisaient comme un véritable ouvre-boîtes.

— S'ils disparaissaient tous, cela me serait complètement égal, du moment que vous restez près de moi.

— Sot-sot, dit Béatrice avec gentillesse. De toute manière, c'est impossible qu'ils disparaissent tous. Les dodos n'ont pas d'ennemis, tout le monde sait cela.

Elle disait vrai, à cette époque. Depuis des dizaines de milliers d'années les dodos vivaient heureux sur cette île et mouraient de même, le plus souvent de vieillesse. Avec leur énorme corps et leurs ridicules petites ailes, ils ne pouvaient voler comme les autres oiseaux. Mais cela ne les préoccupait guère, car ils n'avaient jamais volé. Lourds, maladroits et gauches, ils ne pouvaient pas courir non plus. Mais ils ne s'en souciaient pas, car ils n'étaient la proie d'aucune créature, et il leur était inutile de courir après quoi que ce fût. L'île était toujours pleine de nourriture pour les dodos. On trouvait des plantes juteuses et des fruits tombés, des insectes, des scarabées, des grenouilles, des serpents et des fruits de mer en abondance sur les côtes de l'île.

Béatrice et Bertie descendirent lourdement vers la mer, se frayant un passage à travers la cohue des dodos, des grosses poules dodos, des mâles légèrement plus menus et des groupes de petits dodelets, marchant ou jouant, ou simplement se chauffant au soleil sur le sable chaud.

Il faisait merveilleusement beau. La brise du large était rafraîchissante, et les vagues scintillaient et étincelaient jusqu'à l'horizon lointain.

Bertie s'éclaircit la voix :

— Humm, dit-il, il fait vraiment un temps très agréable pour la saison.

— Sot-sot, dit Béatrice. Le temps est toujours très agréable ici, quelle que soit la saison.

Elle fit quelques pas dans l'eau, suivie de Bertie, puis ils se tinrent côte à côte et regardèrent la mer, savourant la sensation de l'eau tiède tourbillonnant autour de leurs grosses pattes.

- C'est le paradis terrestre, dit-elle. Comme nos ancêtres l'ont toujours connu depuis le début des temps.

— Et comme nos enfants le connaîtront, osa Bertie avec audace. Aussi sûr qu'un œuf est un œuf !

— Oh, Bertie ! dit Béatrice. Vous êtes un drôle d'oiseau ! Et elle lui donna un petit coup de coude enjoué qui le fit tituber.

Bertie se remit d'aplomb et se rapprocha de Béatrice jusqu'à ce qu'un de ses drôles de petits bouts d'ailes touchât celle de Béatrice. Il s'éclaircit à nouveau la voix.

— Béatrice, dit-il.

- Oui, Bertie ?

— Je me demandais...

— Oui, Bertie ?

— Oh, flûte ! dit Bertie. Ce que je veux dire est que... je serais le dodo le plus heureux du monde si...

— Oui, Bertie ?

— ... si vous acceptiez de m'épouser.

— Oui, Bertie.

Bertie avala sa salive.

— Vous voulez dire que vous acceptez ? dit-il. Béatrice ne répondit pas, et Bertie, lui lançant un regard de côté, vit qu'elle fixait la mer vers l'horizon, vide lorsqu'ils s'étaient mis à patauger dans l'eau et qui ne l'était plus désormais. Vers eux naviguait un grand vaisseau (bien qu'aucun dodo ne sût ce que cela pouvait être).

— Qu'est-ce que c'est ? demanda Béatrice.

— Aucune idée, dit Bertie. Mais cela ne nous concerne pas. Vous ne m'avez pas répondu. Béatrice, voulez-vous m'épouser ?

— Bien sûr, Bertie chéri, dit Béatrice. Et nous serons très heureux, et nous aurons beaucoup d'enfants. Ils restèrent aile contre aile, regardant placidement le grand vaisseau se rapprocher de la plage.